Improviser !

Ecrire, jouer et mettre en scène des histoires, spontanément…

Keith Johnstone en une minute

December 14th, 2012 · 3 Comments

Ju m’a posé une question :

Arriverais-tu en quelques phrases à résumer cette approche de Keith Johnstone ?

Je vais tenter. Voici mon interprétation de sa théorie :

  • L’échec doit être célébré : si on n’échoue pas, on n’improvise pas. Et surtout, on n’apprend pas.

  • Le feedback est essentiel : c’est le public qui nous éduque, et non l’inverse. Mais si on ne fait pas attention, on devient conditionné à reproduire toujours les mêmes comportements (guidés par la recherche du rire).

  • Le public vient avant tout voir des histoires. Une histoire est la mise en scène d’un changement.

  • Les comportements anti-narratifs et anti-théâtraux des improvisateurs s’expliquent par la peur qui est liée à leur volonté de “bien faire”.

  • Le process et l’interaction sont plus importants que le produit et le résultat.

Keith résume lui-même sa théorie en quelques phrases dans son deuxième livre Impro For Storytellers (pour l’instant uniquement en anglais). J’avais publié l’extrait de son livre où il s’attèle à cet exercice il y a quelques temps ici, en voici une traduction :

Extrait de Impro For Storytellers, chapitre 7, “Story Games” :

  • Les improvisateurs se protègent des dangers imaginaires [sur scène] comme s’ils étaient réels.

  • En “divisant l’attention”, on permet à d’autres éléments de notre personnalité, plus créatifs, de fonctionner.

  • La plupart du théâtre parle de domination et de soumission.

  • Les histoires et la narration se structurent en faisant référence à des éléments antérieurs.

  • Le public veut avant tout voir des acteurs dans un état de transition, affectés les uns par les autres.

  • Il est nécessaire de donner la “permission” aux improvisateurs pour qu’ils explorent certains états extrêmes.

  • Lorsque que l’on anticipe, on rate ce qui se passe (sur scène et dans la vie).

J’ai aussi fait une très courte interview avec Keith sur ce qu’il considère le plus important en impro…

…où Keith me répond, dans un style très “Keith”, qu’il n’y a pas de hiérarchie en impro, qu’il faudrait lister des douzaines de choses à travailler et que tout est important. Il finit quand même par lister trois points… ;-)

Voici la vidéo :

  1. Être authentique. (Be truthful.)

  2. Comprendre ce que veux l’autre. (Understanding what the other person wants.)

  3. Retirer la peur. (Getting rid of fear.)

Cet article pourra également t’intéresser, il résume des extraits de son livre sur la construction narrative : Comment faire une scène classique à la Keith Johnstone. J’ai également listé un certain nombre de ressources en ligne sur son approche ici.

Enfin, pour ceux qui veulent le lire, son premier livre Impro : Improvisation et Théâtre, vient de sortir en français ! Commandez-le ici :

http://www.impro-theatre.fr/

Si vous souhaitez découvrir cette approche, j’organise chaque dimanche à Paris un Groupe de Travail ouvert à tous et dédié à la théorie de Keith Johnstone. Sinon, pour ceux qui veulent une intervention plus personnalisée ou qui habitent loin de Paris, j’offre aussi des stages. Bonne impro !

Tags: Questions

3 responses so far ↓

  • 1 Cy-real // Dec 28, 2012 at 8:26 pm

    Bonjour Ian,
    et merci pour ce site riche de mille conseils et bonnes références pour un jeune joueur d’impro !

    Je vais commander de suite le premier livre de Keith Johnstone.

    Savez-vous si ‘”Impro For Storytellers” fera également l’objet d’une prochaine traduction ?

    Merci encore, et bonne continuation

    Cyril

  • 2 Ian // Dec 28, 2012 at 9:46 pm

    Bonjour Cyril,

    Il fera peut-être l’objet d’une traduction si le premier se vend bien ! ;-) Donc n’hésitez pas à le recommander à vos amis (improvisateurs ou non).

    Ian

  • 3 Keith Johnstone | Pearltrees // Dec 29, 2018 at 7:19 pm

    […] Keith Johnstone en une minute. December 14th, 2012 · 2 Comments Ju m’a posé une question : Arriverais-tu en quelques phrases à résumer cette approche de Keith Johnstone ? Je vais tenter. Voici mon interprétation de sa théorie : L’échec doit être célébré : si on n’échoue pas, on n’improvise pas. Et surtout, on n’apprend pas.Le feedback est essentiel : c’est le public qui nous éduque, et non l’inverse. Keith résume lui-même sa théorie en quelques phrases dans son deuxième livre Impro For Storytellers (pour l’instant uniquement en anglais). […]

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