Se survendre

Je me méfie des titres du genre “Champion du monde d’improvisation” ou “Champion de France d’improvisation“. Ils n’ont en général aucun sens :

  1. parce que la plupart des tournois nationaux ou internationaux d’improvisation n’ont pas de représentativité ou de légitimité nationale ou internationale. Pour avoir une vraie légitimité, il faudrait un vrai processus d’inscription ouverte, avec des éliminatoires, alors qu’ils sont généralement organisés sur invitation, par des troupes amies. Et concernant les tournois internationaux, ils ne sont la plupart du temps au mieux que régionaux. Par honnêteté intellectuelle, soyez spécifiques ;

  2. parce que l’improvisation est avant tout collective. Qu’un improvisateur s’attribue le titre de “Champion” et se mette en avant est tout simplement révélateur d’un mépris fondamental pour ses partenaires. Par contre, je n’ai rien contre les dénominations individuelles du type “Prix du public au festival X” si les détails sont bien précisés. Mais si le titre est reçu collectivement, nommez au moins le nom du groupe avec qui il a été reçu.

Concernant les prix individuels, voici une anecdote assez révélatrice tirée de Truth in Comedy :

David Pasquesi won a Chicago award for performing, he accepted it by saying, “Our job is to make the others look good. By getting this award, I guess I’m not doing my job. I’ll try harder next time !”

David Pasquesi remporta un titre à Chicago pour sa performance, il l’accepta en disant: “Notre travail est de mettre les autres en valeur. Recevoir ce titre, ça veut dire que je ne fais pas bien mon boulot ! J’essaierai de faire mieux la prochaine fois !”

Responses

  1. jill bernard Avatar

    Awards are a marketing tool. They’re not for us, they’re for the people that come to watch us. If something or someone is award-winning, people feel better about coming to see it for the first time.

    Before the internet when reporters could check these things, Dick Chudnow, the founder of ComedySportz, would instruct every team that performed at the National Tournament to go home and tell their local papers they’d won. That’s the spirit. How can we get press, how can we get publicity? How can we get the attention we need to attract the people that would like our work?

  2. Benjamin Avatar

    Lorsqu’on a monté le tournoi de catch à Bonnville, on lui avait donné le sous-titre de “Le plus grand tournoi du monde entier de Bonneville.”
    Avec ça, j’espère que les gens se rendent comptent que c’est du vent.
    Mais j’aime bien l’impression qu’ils aiment se laisser porter par le vent.

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