I approve this message !

Deux choses que j’ai vues sur la toile.

1) La relâche – Mardi 6 janvier à 20h15

Scène ouverte d’Improvisation Théatrale, libre Participation (pratiquants l’improvisation), inscription en début de soirée.

3 Sets de 35 min animés par 3 MC qui colorisent un univers où les improvisateurs évolueront. Les MC peuvent explorer une catégorie, un registre, une contrainte ou encore suivre un fil rouge pendant leur Set.

L’officiel : Il tire, appelle et présente les improvisateurs.

Les joueurs inscrits : Ils participent à la soirée et aux improvisations.

Les dessinateurs croquent sur palette graphique une situation à partir du thème ou de la situation jouée, les dessins sont projetés.

La scène est ouverte à tout improvisateur. Toute fois le nombre de débutants est limité. Ils peuvent solliciter une aide pour les cocus. Chaque personne du public est donc invitée à inscrire sa participation sur un bout de papier au début de la soirée. Chaque personne peut passer plusieurs fois au gré du Mc et selon le nombre d’inscrits. Le Mc tire un nombre de joueurs selon les impros. Il fixe les contraintes de l’improvisation, l’univers, le thème et la durée des improvisations.

http://www.billetreduc.com/34800/evt.htm

La scène parisienne d’improvisation théâtrale est en train d’évoluer.

En termes de nombre de groupes présents, on n’est pas loin de certaines grandes villes de l’impro (Montréal ? Chicago ? Lyon ? Berlin ? Toronto ? Seattle ? New-York ? San-Francisco ? Los Angeles ? Londres ?). On doit bien avoir Paris intra-muros une cinquantaine de groupes, et une petite centaine si on rajoute la banlieue (à la louche). Mais en termes de contenu présenté, l’offre est assez faible. Le sempiternel Match d’Impro et son dérivé sous forme de Cabaret – qui est bien souvent en réalité un Match d’Impro à une équipe, si ce n’est dans la forme, au moins dans le fond et le style de jeu, et ce malgré des décorums différents – sont toujours omniprésents. Alors que l’impro est tellement riche: comédie musicale improvisée, marionnettes improvisées, Shakespeare / Molière (pour ne prendre qu’eux) improvisés, drame improvisé, Harold, Playback Theatre / Life Game, histoires d’amour improvisées, intrigues policières improvisée, improvisation dirigée, sketchs et impro, clown et impro, danse et impro, poésie improvisée et j’en passe !

Une petite nuance: ça me semble normal que la majorité des spectacles soient des matchs d’impro et/ou dérivés. C’est la forme la plus simple et la plus répandue de représentation d’impro : avoir un thème donné par un MC ou par le public, improviser dessus avec ou sans catégorie (les anglo-saxons ont une approche par “jeux”), dans un format compétitif ou non. Ce qui me gène, c’est plus le style de jeu hérité du match dont j’ai déjà parlé sur le blog.

De plus, je pense que la scène d’impro Parisienne est relativement ancienne (importation du Match d’Impro dans les années 1980), mais que la proportion de représentations de ce type est toujours écrasante.

Mais il y a de nouvelles initiatives. Et c’est très bien.

Notamment celle-ci : La relâche. Paris a un nombre important de groupes d’impro et ces groupes se rencontrent peu, sauf sous la forme citée ci-dessus (Match). Dans ce cas, les échanges sont ponctuels: une à deux rencontre par an avec une même équipe, grand maximum. Et encore, la plupart des groupes font venir plutot des équipes d’autre villes. De plus, les gens jouent rarement “ensemble” même sur les mixtes des matchs d’impro (cf. mon post sur Le Caucus) et les comparées sont souvent discrédités (“oui, ils ont placé leur tomate, c’est facile” ce que j’ai déjà entendu) au lieu d’y voir une démonstration de savoir-faire. Ceci ne permet pas vraiment de créer une “rencontre” qui pourrait permettre d’échanger des techniques, des points de vue, des styles de jeu, des approches et à terme des formats, voire d’en créer de nouveaux.

Mais j’insiste, pour qu’un format soit pérenne, il faut qu’il se base sur un terreau théorique, une approche: c’est à mon sens ce qui fait cruellement défaut à l’improvisation à Paris et en France. On a eu Robert Gravel et Impro I et II, mais ce grand homme est probablement parti trop tôt. Les anglo-saxons ont eu les prolixes Keith Johnstone (qui est toujours là), Viola Spolin et Del Close. Ils ont même créé des théâtres dédiés à l’impro (Second City, Loose Moose). Il y a à Paris de nombreuses tentatives de création de formats, mais la plupart restent au stade du one-shot, et encore, la définition du terme “format” varie et on a plutot tendance ici à parler de “concepts”. On a besoin de cet échange et de cette réflexion au préalable.

Oui, les français ont créé ou importé des “formats” qui se sont pérennisés: comme ça, sur le tas, je pense au Cerlce des Menteurs, au Catch-Impro (malgré la proximité évidente sur le fond et la forme avec le Match d’Impro), à l’Impro / Deus Ex Machina. Et comparé à d’autre villes et pays, nous sommes à la traine. Ce qui fait la force d’une communauté d’improvisateurs, à mon avis, c’est sa capacité d’innovation artistique. Celle-ci est conditionnée à une base théorique.

Il y a un nombre de compagnie innovantes à Paris, Lyon, Brest, Strasbourg – pour celles que je connais – et probablement ailleurs et qui sont en création quasi-permanente. Mais à mon sens, tout cela reste assez ponctuel.

Il faut donc qu’on fasse se rencontrer les gens. Si les improvisateurs jouent ensemble, vraiment ensemble, dans un format qui les pousse à le faire, alors à mon avis un vrai échange pourra se mettre en place qui permettra l’émergence de nouvelles initiatives. Et il faut que ce soit régulier, car sinon, ces rencontres restent ponctuelles et sans impact.

C’est ce que les Improfessionals essayent de faire avec leur Micetro (ouvert à tous avec atelier l’après-midi) et ce que Eux a essayé de faire avec son Jam. Je soutiens totalement ces initiatives, à condition qu’elles soient ouvertes en termes d’improvisateurs et qu’elles ne se contentent pas de reproduire le même contenu que j’évoque ci-dessus: présenter le même style d’impro qu’en Match d’Impro mais sous une forme vaguement différente. J’espère que ce sera le cas de La Relâche. J’espère que ces rencontres vont se pérenniser et permettre de structurer de nouvelles idées pour l’impro à Paris.

2) Impro-ticket

Depuis feu Impro-France, il manquait un portail national sur l’impro. C’est chose réglée avec Impro-ticket. J’espère que ce site va permettre de mettre en place des rencontres et permettre au public de s’intéresser à la diversité de l’improvisation théâtrale.

J’ai participé en contribuant à cet historique sur l’improvisation théâtrale qui me semble assez équilibré. Je vous invite à vous rendre sur le site et à vous y inscrire. Hé, les amis, à quand un forum ?

Responses

  1. julien Avatar

    Je découvre ce post.

    Je précise que les deux premières éditions de la scène ouverte d’improvisation ont eu lieu et cela a vraiment bien fonctionné. Il y a eu de belles rencontres entre joueurs qui ne se connaissaient pas.

    1ere relache, étaient présents des joueurs des ICKS, LIP, un groupe d’impro indépendants non connus (comme quoi), Claques, Kremlimpro, LIFI et je ne me rappelle plus..

    Pour cette 2eme édition (16fev), étaient présents des joueurs des ICKS, Improfessionnals, EUX, LIP, LIFI, LISM, 13 à l’ouest, un groupe de Belleville (je ne me rappelle plus du nom), ImproAcademy, peut-être une ou deux personnes des Enfants Gatés.

    J’ai décidé de proposer cet évènement 1 fois / mois et de permuter régulièrement sur 3 jours différents (Ma, Me, Je) pour éviter que certaines troupes ne puissent pas un jour venir (ex : Atelier le Mardi pour une troupe)

    voila-voila pour les retours de ces 2 premières expériences !!

    Ah si !
    La première a été faite avec un dessinateur excecutant des dessins en live sur palette graphique et projetés en fond de scène. C’etait l’occasion de tester les interactions dessins-impro

    la seconde a également été conduite avec des projections (dessins, slides, photos, extraits de films pour un doublage) et des catégories et des libres.

    A+, julien

    ps : merci pour ton post !

  2. Ian Avatar

    Salut Julien,

    De rien!

    Ce genre d’initiative est très positive surtout si elle est partagée et diffusée au sein de nombreux groupes et j’ai l’impression que c’était le cas. Il faut que ce genre d’événement vive, et que les rencontres aient lieu, mais qu’elles aient vraiment lieu et qu’elles ne se limitent pas aux “mixtes” des matchs d’impro (souvent si pauvres improvisationnellement parlant).

    Quand j’ai lu le descriptif, j’ai eu peur que le format proposé pousse à reproduire les faiblesses classiques du match. Parce que malheureusement, le format peut influencer le contenu des impros et générer des frustrations chez les joueurs ce qui êmpêche un vrai échange entre improvisateur. Le fait de donner un temps maximum aux impros, les catégories et contraintes, le fait de donner un “thème” (au lieu d’une situation, par exemple)… tout ça me rappelle le match. De plus, je me dis aussi que le rôle du MC est essentiel (il a quasiment un rôle de metteur en scène) et que ce rôle doit être finement travaillé et que la personne doit avoir de l’expérience.

    Mais au final, peu importe. Si les improvisateurs sont bons et s’ils jouent ensemble, l’influence du format est négligeable. Ce qui compte, c’est de réunir les improvisateurs, qu’ils amusent et qu’ils se rencontrent. En impro, mais surtout hors impro!

    Il faut que ça génère des discussions théoriques, des réflexions, des ateliers avant le spectacle, des ateliers après, des échanges d’information, des échanges d’exercices entre troupes, des propositions de guests, des spectacles “showcase” conjoints (ex: 1e partie = troupe 1, 2e partie = troupe 2).

    Il faut sortir du cadre et vraiment réfléchir à ce qu’on veut faire, essayer des choses nouvelles, mais savoir pourquoi on les fait.

    Je me demande, c’est quoi pour toi “de belles rencontres”? J’entends souvent ça d’équipes à la fin de matchs d’impro, mais la plupart du temps, je ne vois que des gens qui se tirent dans les pattes sur scène…

    Globalement, en terme de contenu d’impro, satisfait? En terme de rythme et de variété de la soirée? Est-ce que ça a généré des rencontres hors-impro, des projets? C’est probablement trop tôt pour tirer des conclusions…

    En tous cas, j’espère que la Relache a marché jusqu’à présent et j’espère que ça va continuer à marcher. Quand je reviens, je passerai vous voir!

    A plus!

    Ian

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *