Je me suis mis à l’équitation depuis trois mois. C’est une activité assez compliquée, où il est difficile d’avoir un succès immédiat et dont le résultat dépend pour une part non négligeable d’un animal énorme et imprévisible.
Ça ne vous rappelle rien ? 🙂
Mes séances sont faites de joies et de frustrations, de peur, d’illuminations soudaines et de régressions.
Je ne m’y attendais pas, mais le fait de me confronter à une activité nouvelle et impressionnante m’aide à me mettre à la place de mes élèves et m’apprend beaucoup de choses sur la pédagogie. Ça faisait longtemps que je n’avais pas tenté quelque chose de nouveau où je dois réapprendre à être nul. Et j’avais oublié à quel point je déteste ça.
Quelques idées en vrac :
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L’impro a cette chance de permettre un échec indolore. La dernière fois que je suis tombé à cheval, je me suis ouvert le doigt. J’aurais aimé qu’on m’apprenne à chuter à cheval avant de monter. L’impro n’a pas à être douloureuse : si vos séance d’impro sont pénibles, changez de professeur immédiatement.
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L’impro est (comme le cheval) une grosse bête imprévisible. On peut penser la contrôler, mais à tout moment elle peut ruer et partir dans une directions inattendue. C’est stupide (et dangereux) de penser qu’on la maitrise totalement.
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La monitrice n’arrête pas de me donner des ordres contradictoires : “Raccourcis tes rênes”, “Lâche tes bras”, “Maitrise-le”, “Ne tire pas sur tes rênes”. Je n’y comprends rien. Il faudrait que j’accepte de ne pas tout maitriser, mais j’ai tellement envie de réussir.
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Parfois, le cheval ne veut juste pas avancer ou m’écouter. Alors la monitrice s’énerve. Le cheval se braque et part au galop sans que je ne contrôle rien. Note pour l’impro : ne jamais crier…
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Je me sens nul ! J’ai l’impression de n’arriver à rien, je regarde les autres qui arrivent mieux et je trouve ça complètement injuste. J’ai envie qu’on me dise personnellement ce que je fais mal et ce que je pourrais mieux faire ! J’ai envie qu’on m’explique la technique, les positions, la préparation et pourquoi on fait les choses comme on les fait, la théorie qu’il y a derrière). J’ai l’impression de ne pas savoir si je fais bien ou pas.
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Parfois, je me lève le matin et je me dis que je n’ai pas envie d’y aller aujourd’hui parce que je ne vais rien comprendre aux explications et aux consignes et que je vais me sentir nul. Je me demande s’il y a des élèves que j’ai détourné de l’impro parce que j’ai été trop dur ou pas assez clair en tant que professeur. Je me demande aussi si c’est la faute de l’élève qui fantasme sur sa capacité à réussir rapidement et sur l’image idéalisée qu’il a de l’activité…
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J’adore quand ça marche et que j’ai l’impression de progresser ou d’apprendre quelque chose, même une toute petite chose !
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Je suis débutant, et même si je fais toujours attention à ne rater aucune miette, il faut sans cesse me réexpliquer les même choses… Parfois, la monitrice est trop loin dans la carrière et je n’entends pas ses instructions.
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Parfois, il faut juste pratiquer. J’apprends plus grâce à une longue ballade ininterrompue de quarante minutes que pendant une heure d’exercices intensifs.
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L’enseignant doit-il faire en sorte que l’élève se sente bien à tout moment ? Doit-il faire ressentir à l’élève lorsqu’il “fait mal” ? Il est possible d’assister à un cours, de ne rien faire, de ne rien comprendre, de ne pas évoluer et d’en ressortir parfaitement heureux. Le professeur doit-il générer l’inconfort pour permettre d’apprendre ?
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Quand on ne sait rien, on se rattache à ce que l’on ressent. On se dit : “Tiens, ça a marché !” On identifie les éléments qu’on pense déterminants (même si on a tort) et on développe des règles ou des habitudes. Elles seront ensuite probablement déconstruites avec l’expérience. Est-il utile d’enseigner des habitudes ?
Je complèterai cette liste au fur et à mesure…
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