Improviser !

Ecrire, jouer et mettre en scène des histoires, spontanément…

Canadian Improv Games

January 30th, 2008 · 5 Comments

Le manque. Le manque d’impro.

D’un autre côté, la routine. Le sentiment d’être bon. Et donc immédiatement, la nécessité impérieuse de prendre des risques. “If we knew how to improvise, we’d stop to do it.” (Keith Johnstone)

D’un autre côté encore, l’idée que l’impro ne percera jamais. Ces mots de Pascal Legitimus: “J’en ai fait [de l’improvisation] au théâtre de Boulevard en 1982 pendant 4 mois, après on s’est mis à écrire pour des raisons de qualité” (cf. la vidéo ci-dessous).

Et d’un autre côté enfin, la médiocrité de ce qui est présenté en impro..

Alors dans ce moments là, il est nécessaire de retrouver un peu de fraicheur. De prendre du recul, de retourner à ses premiers amours: le gout de la scène, le gout du jeu. Et ce petit trésor de vidéo, la bande-annonce d’un documentaire sur les Canadian Improv Games que j’attends avec impatience, à voir sur Current.com en cliquant ici ou sur Facebook, en cliquant ici.

Les Canadian Improv Games sont un grand tournoi d’improvisation réunissant des lycéens venant des quatre coins du Canada. C’est beau, ça donne la pêche, et en plus, quand on jette un oeil aux théories d’impro qu’ils mettent en avant, ça fait vraiment plaisir (au passage, on se dit que l’impro française est VRAIMENT à la traine…). Ils ont mis en ligne un petit site bien sympathique avec quelques vidéos utiles pour les formateurs, qui mettent en avant des principes simples.

Par exemple, cette vidéo sur la négativité sur scène (un travers tellement fréquent, surtout chez nous en France…) :

Comment se déroulent les rencontres? Une succession de quatre rounds, au sein desquels une équipe improvise une scène, puis l’autre. Chaque round peut être choisi parmi les 5 types suivants:

  • Life: les improvisateurs doivent présenter une scène de manière “honnête et sincère.”
  • Story: les improvisateurs doivent réaliser “une histoire originale improvisée, qui mette en valeur la narration.”
  • Character: les improvisateurs doivent mettre en avant un personnage et certaines de ses caractéristiques.
  • Theme: les improvisateurs doivent explorer les différents aspect d’un thème donné.
  • Style: les improvisateurs doivent montrer leur capacité à mettre en scène un certain genre théâtral, cinématographique, etc…

Les improvisation se basent en général sur une suggestion du public ou du maitre de cérémonie. La notation:

Judges watch the scene and will rate it out of a possible 50 points. A great scene will only get at most 44 as the judges are allowed to award up to 6 bonus points for amazing work. They look for both technical and entertaining factors and follow a rubric. Some of the factors they score on are acceptance of offers, risk, and staging, while others are skill of the event, interest, and use of suggestion. Most scenes also incorporate the “five elements”: location, relationship and characters, conflict, raising of the stakes, and resolution. (wikipedia.com)

C’est comme si on entrainait ces jeunes dès le début à “faire de bonnes scènes.”

Les juges observent la scène et la noteront sur un maximum possible de 50 points. Une bonne scène obtiendra au mieux 44 points, étant donné que les juges peuvent attribuer 6 points pour un travail exceptionnel. Ils font attention à la fois aux aspects techniques et de divertissement de la scène et suivent des rubriques. Parmi les facteurs auxquels ils attribuent une note, on trouve l’acceptation des propositions, le risque, et la prise en compte de la scène, mais aussi la technique particulière sur l’événement, l’intérêt, et l’utilisation de la suggestion. La plupart des scènes incorporent les “cinq éléments”: lieu, relations et personnages, conflit, enjeu, et résolution. (wikipedia.com)

La notation, qui se base sur une grille de critères clairs, variés, et choisis pour leur importance dans la qualité d’une improvisation, portés par des juges, permet un feedback bien meilleur que le simple “vote du public.”

Bref, une belle initiative. Et moi, ce genre de choses, ça me met du baume au coeur. Sans parler de l’enthousiasme de ces jeunes, qui me rappelle mes premiers pas en impro… que du bonheur.

PS : Au passage, si vous passez sur Facebook, rejoignez nous sur le groupe Improvisation France, et passez faire un petit coucou à Eux.

PSS : Je faisais un petit tour sur YouTube pour voir des vidéos des Canadian Improv Games, et je suis tombé sur ça:

Une scène de l’événement “Style” (Film Noir) avec comme suggestion de départ “Tailleur” en tant qu’occupation. Ca se passe de commentaire. Ces lycéens sont vraiment bons.

Tags: Réflexion

5 responses so far ↓

  • 1 jill bernard // Jan 31, 2008 at 12:49 am

    That’s amazing, thanks for sharing it.

  • 2 Ian // Jan 31, 2008 at 12:51 am

    You’re welcome, Jill. Thanks for the comment! But Jill, are you actually lurking around my blog 24/7?

  • 3 Nicolas P. // Mar 2, 2008 at 10:58 am

    Je pense que Pascal Legitimus parle de son expérience dans le Petit Théatre de Bouvard, et pas de Boulevard.

    Merci pour le lien vers impro.ca, c’est rempli de fraîcheur :)

  • 4 Ben F // Oct 27, 2008 at 5:41 am

    Wow… I am the person playing baritone saxophone in that film noire scene… that was my highschool improv team… pretty cool that you guys noticed it all the way over in europe!

    We actually made it to national finals that year… it was great fun. I miss improv.

  • 5 Ian // Oct 27, 2008 at 11:35 am

    It was a great scene, and I liked it a lot. I was amazed at how you guys managed to have such a result despite a young age. How long had you guys been doing improv for when you did that scene? How old were you?

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